Une panne générale reste possible sur la Côte d’Azur.Le renforcement de la ligne ne sera pas terminé avant 2015. Et la France pourra de moins en moins compter sur l’électricité importée
Faut-il prévoir des polaires et un stock de bougies pour passer Noël au chaud et bien éclairé ? On n'en est pas encore là. Mais les inquiétudes sont réelles quant à l'approvisionnement électrique de notre région cet hiver. Un coup de froid intense et prolongé pourrait en effet provoquer une demande supérieure à nos capacités de production.
Situation tendue dans toute l'Europe
Pourquoi ? D'abord parce qu'un tiers des centrales françaises est actuellement à l'arrêt pour maintenance. Ensuite parce qu'on ne pourra sans doute plus importer d'électricité d'Allemagne : après la catastrophe de Fukushima, il a été décidé outre-Rhin de sortir totalement du nucléaire. Huit des dix-sept réacteurs du pays sont déjà arrêtés.
La Belgique, qui nous dépannait à l'occasion, a également mis au repos forcé deux de ses centrales. Et l'Italie n'est qu'un fournisseur très occasionnel. Apriori, il n'y a donc pas de roue de secours. La situation est d'autant plus sérieuse que, l'hiver dernier, on avait déjà frisé à une ou deux reprises la coupure.
Avec les Bretons, les habitants de Paca sont les plus mal lotis de toutes les régions françaises. Etant en bout de ligne, nous ne bénéficions pas d'une « boucle » électrique qui sécuriserait notre approvisionnement. Nos départements ne produisant que 10 % de l'électricité qu'ils consomment sont donc tributaires à 90% du courant "importé" par la vallée du Rhône. Qu'un gros incident intervienne sur un pylône de très haute tension, et c'est le trou noir garanti.
Haro sur les «grille-pain» !
Des travaux sont en cours pour sortir de cette situation de "péninsule électrique". Il faudra cependant attendre la fin 2015 pour que le Var et les A.-M. soient complètement tirés d'affaire. Cela dit, le pire n'est pas certain.
La période la plus critique se situe - statistiquement - en janvier et février, lorsque le thermomètre descend au plus bas. Plus particulièrement dans la tranche horaire 18-20 heures, lorsque les gens rentrent chez eux et allument lumières, télé, appareils électroménagers… Et, surtout, les radiateurs électriques « grille-pain » qui équipent la grande majorité de nos logements.
VOTE. - "Risque de panne générale: respectez-vous les consignes d’économie d’énergie?"
Nous devons donc faire des efforts pour que les 100 000 MW - record de l'hiver dernier - ne soient pas atteints. On avait dû importer pour ce pic de consommation l'équivalent de la production de neuf centrales. Cette année, il n'y a plus cette soupape : si l'on dépasse, ce sera polaires et bougies.